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Channel: Hélène Merrick, "c'est ma vie!" - sante
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Pauvre nez !

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oiseau & fée cheveux courts.jpg
Un certain Dr K. oto-rhino-laryngologiste, lassé d’opérer et de cautériser des nez bouchés, a mis au point il y a un peu plus de vingt ans, un système de laser qui remet tout en place sans effusion de sang.

L’histoire d’un nez n’est pas à proprement parler passionnante, sinon pour ceux qui respirent à peine, ronflent à éveiller les marmottes et à faire fuir les maris. La mienne (oh non, pas son nez, pitié !) (mais si, na !) a commencé avant mes dix ans.

Un boucher d’autrefois enfilait des kilomètres de tissus anesthésiant dans les cloisons, ça faisait un mal de chien et après, il tirait dessus et on avait envie de crever tout de suite. Pour finir il cramait avec un chalumeau ce qui dépassait là-haut dans la montagne sinueuse. Aujourd’hui il y aurait du progrès m’affirme le Dr K. !

Le Dr K. (c’est le mien, d’oto-truc-muche) commence par m’examiner : il me tend une espèce de tourne-broche à poser sur l’oreille, pendant ce temps, il regarde avec un petit objet métallique si j’ai bien des trous de nez à la place des trous de nez. Jusque-là ça va. Il vérifie des diagrammes sur son ordinateur et les commente. On dirait une équation à multiples inconnues et ça, ça m’a valu 1/4 sur 20 au bac. On n’est pas rendu.

Evidemment le Dr K. (Je l’aime bien sinon j’aurais écrit Kalamité), ne peut pas s’empêcher de m’enfourner une cuillère au fond de la langue, au cas où soudain, un baobab aurait poussé sur mes amygdales. Ca me fait tousser et je lui vomirais bien sur le plastron en prime.

"Bon, Madame, passons dans la pièce à côté."

Sur un autre fauteuil tournant, il me fait d’abord avaler un anti-inflammatoire avec un verre d’eau. Il pince mes bords d’oreilles avec des espèces de trombones pointus censés empêcher ma tension de grimper aux rideaux.

C’est pas fini, deux comprimés de perlimpimpin et un autre gobelet d'eau plus tard, il m’asperge l’intérieur du nez avec une pompe, d’où jaillit une fusée de produit pétillant qui me pique jusqu’à la glotte. C’est l’anesthésiant. Je pleure un bon coup et crachote, ah c'est gracieux.

-Est-ce que ça va ? qu’il dit, vous sentez l’anesthésie ?

-Ben non…

-Qu’est-ce qu’on va chanter aujourd’hui ?

(Pour comprendre cette étrange question, il faut se référer à ma visite d’il y a deux ans, pour la même réjouissance. Sa méthode pour qu’on ne pense pas qu’on se fait torturer par Jack Bauer, c’est de se chanter intérieurement une chanson qu’on aime.) La dernière fois j’avais choisi Billie Hollyday. Aujourd’hui (Hier c’était) je lui dis :

-Du rock ! du hard rock même !

-Ah bon, carrément ? Johnny Halliday ? Que je t’aime ? (notez l'idée que se fait cet éminent doc du hard rock : "que je t'aime"!!!)

-Oui ? enfin n’importe quoi, je ne suis pas d’humeur à faire des compromis ces temps-ci (je n’invente rien, le dialogue est au-then-tique, tout frais d’hier entre 16 h et 17 h)

-Bon, serrez les poings, sentez l’anesthésie descendre jusqu’à vos doigts

-Je sens rien

-On y va. Quelle narine ?

-La gauche

Il enlève le tissu kilométrique de l’anesthésie (je vous l’ai dit, y a pas grand chose de chamboulé depuis cinquante ans !).

-Vous allez faire aaaaahhhh le plus longtemps possible pendant que j’opère.

J’ouvre la bouche, il ouvre la narine gauche avec son pistolet laser et j’entends que ça crépite tandis que j’agonise « aaaaaaa^ââ^^^làââlàalaa ouille….. »

Après j’ai les yeux qui pleurent et le nez qui coule. Ce n’est que de l’eau camarade, l’oto-bidule me tend un paquet de kleenex et je vous assure que ce n’est pas Lana Turner arrivant à la soirée des Oscars au bras de Cary Grant !

Je vous épargne la deuxième narine, c’est pareil, sauf que je sais cette fois que je suis dans un épisode de « 24 h chrono ».

Voilà les amis, les joies du nez débouché. Une ordonnance longue comme l’autoroute qui traverse les Etats-Unis d’est en ouest m’est remise à toutes blindes, le Dr kronk débite ma carte de crédit sur son bureau, allez hop, « voulez-vous vous reposer un instant dans la salle d’attente ?» « non, non, ça va très bien ! » (dans la salle d'attente, y a cinquante personnes qui reniflent) Au revoir à bientôt, j’espère que non, mais va savoir, avec cet appendice capricieux.

Depuis hier soir, j’ai comme un gros rhume et j’ai ronflé encore plus à fendre la pierre, pauvre L’Homme qui supporte les grondements du réveil du dragon dans le volcan de St Helens (il existe ce volcan, mais je ne l’ai pas rencontré. L’Homme, oui, d’après sa tête le matin.)

Précisions :

(Le Nez pour les Nuls : une cloison déviée peut être la cause d'une mauvaise respiration, l''opération radicale consiste à la redresser sous anesthésie générale. Quelquefois ça ne change rien, on respire mal surtout allongé, et plus le temps passe plus on risque de ronfler et de souffrir d'apnée du sommeil.

Dans l'ordre les solutions que j'ai connues ont été : étant petite, des cautérisations, c'était barbare, et pourtant certains ORL la pratiquent encore, avec une anesthésie locale moins pénible! Le résultat ne dure pas longtemps, plus tard, on peut faire une intervention chirurgicale destinée à élargir les canaux. Le temps passe et on se retrouve au même point. On va voir l'ORL qui électrise les nasaux! et si ça continue, des années après, il n'y a plus qu'à se fier à la dernière invention : le laser.

Je l'ai fait deux fois, et la dernière semble être la meilleure, je respire mieux et l'apnée a presque disparu. le ronflement se produit mais moins souvent et il est régulier, pas les trompettes de Jéricho. Bon tout ça n'a rien de joli et glamour, mais je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui respirent mal et ne savent pas toujours comment y remédier. C'est un long parcours dans mon cas, mais ça peut être court si on va directement voir un spécialiste ORL du ronflement qui opère en ambulatoire au laser. J'espère que c'est plus clair, mes explications ?!)

Allez on passe vite à autre chose ! (Tout ça c'est la faute à Christian le Grillon, qui à mon arrivée sur blog 50, m'a dit :"nous nous connaissons, nous parlons de nos maladies, nous nous entr'aidons"... Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde!)

 


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